Le Jour du Dépassement de la France tombe le 5 mai

Si toute la population mondiale vivait comme les habitants de la France, l’humanité aurait besoin de presque trois Terres pour satisfaire à ses besoins. Autant dire que l’économie française est insuffisamment préparée à l’avenir prévisible qui se profile sur fond de changement climatique et de concurrence mondiale pour les ressources biologiques. De nombreuses solutions existent, mais les tendances historiques de consommation indiquent que la France ne fait pas les choix nécessaires pour s’assurer un avenir prospère.

« Même si la France fait des efforts, notamment en matière de décarbonisation, de réduction des déchets alimentaires et d’élimination des voyages aériens nationaux, le pays est encore loin d’être apte à fonctionner dans un monde en proie à un dépassement persistant. Le fossé reste immense, » déclare Steven Tebbe, PDG de Global Footprint Network.

Le Dépassement écologique impacte l’économie de chaque pays et la France n’y échappe pas. En effet, l’avenir n’a jamais été aussi prévisible : les gens voudront continuer à manger et dormir, se déplacer et se sentir en sécurité, tandis que le monde va être de plus en plus marqué par l’aggravation du changement climatique et des ressources de plus en plus limitées. Et ceci, quels que soient les scénarios envisagés. Or cet avenir se rapproche de nous plus rapidement que la vitesse d’adaptation de nos villes, de nos entreprises, de nos infrastructures énergétiques et de nos systèmes alimentaires.

Dans ce contexte, la sécurité des ressources écologiques d’un pays devient un paramètre clé de son potentiel économique. La consommation alimentaire, par exemple, représente 29% de l’Empreinte Ecologique de la France, ce qui confère à la sécurité alimentaire une dimension critique, avec des implications directes pour l’économie mondialement intégrée de la France. La guerre prolongée en Ukraine et les perturbations qu’elle a entraînées sur les ressources en ont fourni une illustration non seulement en France mais dans de nombreux autres pays.

Par ailleurs, cette guerre a mis en évidence notre dépendance à l’égard des énergies fossiles. Des efforts substantiels nous ont aidés à nous émanciper de l’approvisionnement russe, mais la dépendance européenne à l’égard des d’énergies fossiles reste énorme. Celle-ci alimente le risque pour la France de se retrouver avec des actifs moins utiles (et, à terme, échoués), des tensions mondiales et des troubles politiques.

La France consomme 86% plus que ce que ses propres écosystèmes peuvent régénérer. Sur la base des données de 2018, la consommation alimentaire des résidents français répresente 29% de l’empreinte ecologique de la France. Une transition rapide en matière d’énergie et de ressources vaudra au monde en général un changement climatique moins extrême et à chaque acteur en particulier une situation beaucoup plus fiable en matière de ressources.

Les villes, les entreprises ou les pays qui ne se préparent pas à l’avenir prévisible évoqué plus haut seront largement désavantagés. Il va être de plus en plus essentiel d’agir vite, tout en faisant bien les choses, car l’infrastructure physique des villes et des entreprises s’adapte plus lentement que l’avenir aux ressources limitées qui s’annonce. Comment la France se positionne-t-elle ? Quelles sont ses options ?

Ressources complémentaires

À propos du dépassement écologique

Depuis le début des années 1970, l’humanité est en déficit écologique. Alors que la biocapacité par personne de la France est supérieure de 54% à celle du monde, son empreinte écologique par habitant est environ trois fois plus large que la biocapacité mondiale par personne. Ce dépassement ne peut pas durer éternellement. Les effets de ce dépassement écologique mondial peuvent déjà être observés sous la forme de déforestation, d’érosion des sols, de perte de la biodiversité et de l’accumulation de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Le ‘déficit’ écologique signifie que nous ne consommons pas seulement les ‘intérêts’ annuels de notre capital naturel, mais que nous l’épuisons également en prélevant des ressources dans le futur pour subvenir au présent. Opérer en liquidant les atouts écologiques des générations futures n’est évidemment pas une stratégie durable.

À propos de Global Footprint Network

Global Footprint Network est une organisation internationale qui aide le monde à vivre selon les moyens de la Terre et à répondre au changement climatique. Depuis 2003, nous nous sommes engagés avec plus de 60 pays, 40 villes et 70 partenaires mondiaux à fournir des informations scientifiques qui ont permis de prendre des décisions politiques et d’investissement à fort impact. Ensemble, nous créons un avenir où chacun d’entre nous peut s’épanouir dans les limites des ressources écologiques de notre planète. www.footprintnetwork.org

À propos du projet Food4Future

Food4Future est un projet collaboratif de Global Footprint Network, de l’équipe Circular Food Systems du groupe Farming Systems Ecology de Wageningen University & Research (www.circularfoodsystems.org), et de l’Institut de recherche sur l’agriculture biologique (FiBL). Le projet vise à étudier comment rendre le système alimentaire compatible avec une planète unique en nous rapprochant de nouveaux moyens de nourrir la population mondiale tout en préservant la planète. Pour ce faire, nous combinons nos prouesses scientifiques avec notre capacité à impliquer les principales parties prenantes et les décideurs. Food4Future est généreusement soutenu par la Stiftung AVINA.

Relations presse

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