« Même si la France fait des efforts, notamment en matière de décarbonisation, de réduction des déchets alimentaires et d’élimination des voyages aériens nationaux, le pays est encore loin d’être apte à fonctionner dans un monde en proie à un dépassement persistant. Le fossé reste immense, » déclare Steven Tebbe, PDG de Global Footprint Network.
Le Dépassement écologique impacte l’économie de chaque pays et la France n’y échappe pas. En effet, l’avenir n’a jamais été aussi prévisible : les gens voudront continuer à manger et dormir, se déplacer et se sentir en sécurité, tandis que le monde va être de plus en plus marqué par l’aggravation du changement climatique et des ressources de plus en plus limitées. Et ceci, quels que soient les scénarios envisagés. Or cet avenir se rapproche de nous plus rapidement que la vitesse d’adaptation de nos villes, de nos entreprises, de nos infrastructures énergétiques et de nos systèmes alimentaires.
Dans ce contexte, la sécurité des ressources écologiques d’un pays devient un paramètre clé de son potentiel économique. La consommation alimentaire, par exemple, représente 29% de l’Empreinte Ecologique de la France, ce qui confère à la sécurité alimentaire une dimension critique, avec des implications directes pour l’économie mondialement intégrée de la France. La guerre prolongée en Ukraine et les perturbations qu’elle a entraînées sur les ressources en ont fourni une illustration non seulement en France mais dans de nombreux autres pays.
Par ailleurs, cette guerre a mis en évidence notre dépendance à l’égard des énergies fossiles. Des efforts substantiels nous ont aidés à nous émanciper de l’approvisionnement russe, mais la dépendance européenne à l’égard des d’énergies fossiles reste énorme. Celle-ci alimente le risque pour la France de se retrouver avec des actifs moins utiles (et, à terme, échoués), des tensions mondiales et des troubles politiques.
La France consomme 86% plus que ce que ses propres écosystèmes peuvent régénérer. Sur la base des données de 2018, la consommation alimentaire des résidents français répresente 29% de l’empreinte ecologique de la France. Une transition rapide en matière d’énergie et de ressources vaudra au monde en général un changement climatique moins extrême et à chaque acteur en particulier une situation beaucoup plus fiable en matière de ressources.
Les villes, les entreprises ou les pays qui ne se préparent pas à l’avenir prévisible évoqué plus haut seront largement désavantagés. Il va être de plus en plus essentiel d’agir vite, tout en faisant bien les choses, car l’infrastructure physique des villes et des entreprises s’adapte plus lentement que l’avenir aux ressources limitées qui s’annonce. Comment la France se positionne-t-elle ? Quelles sont ses options ?